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Dans l'histoire littéraire, voici le premier roman - dit policier... indispensable à votre culture livresque...
Ceux qui avaient parlé de crime ne s'étaient malheureusement pas trompés, le commissaire de police en fut convaincu dès le seuil. Tout, dans la première pièce, dénonçait avec une lugubre éloquence la présence des malfaiteurs. Les meubles, une commode et deux grands bahuts, étaient forcés et défoncés. Dans la seconde pièce, qui servait de chambre à coucher, le désordre était plus grand encore. C'était à croire qu'une main furieuse avait pris plaisir à tout bouleverser. » Emile Gaboriau est le premier à créer la figure romanesque du policier enquêteur qui aura, comme on le sait, une descendance féconde.
Il faut évoquer le plaisir qu'on a à relire ce classique du roman policier, au-delà de la résolution de l'affaire elle-même. L'Affaire Lerouge, et les autres livres de Gaboriau, héritiers des romans populaires, ce sont des digressions, des chemins de traverse, des péripéties compliquées, l'exploration du passé des protagonistes, l'explication des motifs du crime et du modus operandi. Cela possède un charme véritable, qui faisait les délices d'André Gide, grand amateur de polar, comme Cocteau ou Mac Orlan. » (extrait de la préface d'Hervé Delouche) -
Une aventure parmi les plus noires des péripéties lupinesques... Notre héros y commettra un crime... découvrira l'énigme du chiffre 813... et sauvera la patrie...
Le nom du célèbre aventurier sembla faire sur M. Kesselbach la meilleure impression. Lupin ne manqua pas de le remarquer et s'écria :
- Ah ! ah ! cher monsieur, vous respirez ! Arsène Lupin est un cambrioleur délicat, le sang lui répugne, il n'a jamais commis d'autre crime que de s'approprier le bien d'autrui une peccadille, quoi ! et vous vous dites qu'il ne va pas se charger la conscience d'un assassinat inutile. D'accord... Mais votre suppression sera-t-elle inutile ? Tout est là. En ce moment, je vous jure que je ne rigole pas. Allons-y, camarade.
Il rapprocha sa chaise du fauteuil, relâcha le bâillon de son prisonnier,...
On ne présente plus Maurice Leblanc, on ne le vante plus non plus. Il est l'un des auteurs monument de la littérature policière française. Hormis les détails et le contexte qui révèlent une époque révolue évidemment, le style narratif reste d'une grande modernité. Méconnu, 813 est certainement le roman de Leblanc le plus caractéristique de la saga lupinienne. (Préface de Michel Bussi)
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Paul Feder soulève le couvercle sur des trafics en tout genre... il est temps de nettoyer la pourriture...
UNE FOIS L'ECHELLE convenablement posée, le vieux grimpa sur la cuve. Le banyuls avait débordé et coulé sur le dessus, ça n'aurait pas dû se produire, la fermentation était finie depuis longtemps. Il déverrouilla les fixations de la trappe et se pencha prudemment. Le vin affleurait le bord supérieur de la cuve, quelque chose de bizarre flottait sous la surface. Alfons tendit la main et tira l'objet à lui. C'était un tissu, genre veste. Le vieux mit quelques secondes à réaliser que dans la veste il y avait un corps, un corps sans tête.
Il se redressa et eut un début de vertige. La cuve avait été collée par le sang, le sang du cadavre... Il découvrit alors le visage de Romain, qui l'observait d'en bas avec curiosité.
- Tout va bien, pépé ? demanda le jeune qui avait remarqué le teint livide du vieux.
- Oui... euh, je viens de me souvenir d'un rendez-vous important à la Chambre d'Agriculture, à Perpignan. Tu peux rentrer chez-toi, va, annonça-t-il d'un ton incertain.
Avec Tsunamis on retrouve les ambiances rythmées de Gildas Girodeau, sombres mais pleines d'humanité. Ce polar marque le grand retour de Paul Feder et de tous les personnages de la saga initiée en 2005. -
La Castille profonde, ses élevages de taureaux de combat et son passé franquiste qui pèse lourd, un retour aux sources sous haute tension...
LE RAGOUT commence à bouillir. Ana verse lentement le contenu de la casserole dans une soupière. Le manche est brûlant. Ses mains de servante ne sentent plus le chaud ni le froid. Elle empoigne les anses, se dirige vers la salle, ouvre la porte à double battant d'un coup de rein, à reculons, se présente à l'unique table occupée.
Sourires narquois. Regards fouineurs.
La crasse ordinaire.
Elle se tourne vers la fenêtre. La silhouette du patron qui l'a mariée se détache de dos, à contre-jour, dans l'encadrement. Les pales du ventilateur de plafond ondulent sa maigre chevelure. Il fume en lisant le journal et en hochant la tête.
- C'est pas trop tôt ! maugrée-t-il en écrasant son mégot avec le talon, sans se retourner.
On ne peut pas éternellement faire vivre toute une population sous la menace et dans le silence : la vérité finit par sortir, et tant pis pour les dégâts...
Une version papier est disponible chez The Book Edition -
Paul Feder, menant jusque-là une existence confortable, se transforme en marin marginal quand il se retrouve plongé dans une aventure tragique au rythme soutenu. Incapable de rester à quai lorsque rodent l'injustice et le danger, Feder, le catalan, s'entoure d'une bande chaleureuse et solide prête à tout risquer à ses côtés.
Il faisait un vrai temps d'hiver dans le midi. Le vent du nord soufflait en tempête dans un ciel cristallin où aucun nuage ne parvenait plus à s'accrocher. Le petit cimetière était noir de monde. Paul frissonna, il avait oublié les morsures du vent. Le cercueil descendait au bout de ses cordes. Les fossoyeurs avaient du mal car son ami était lourd, lourd comme cette peine qui l'écrasait. C'était cette nuit, dans l'appartement du XIVe arrondissement de Paris où Paul vivait depuis dix ans, un téléphone avait sonné. Au bout du fil il n'avait pas reconnu la voix, tant elle était cassée, rompue. Cette voix venait d'ailleurs, d'un monde de tristesse lointain et monotone qu'il ignorait.
- Paul ?
- Oui ... qui est-ce ?
- Paul, François est mort.
Paul Feder, vrai de vrai Catalan basé à Paris, aime les femmes, la cuisine et les bons vins. L'amitié et la fidélité sont sa religion. Clairement engagé du côté du coeur, cet humaniste ne supporte pas l'injustice. Sur mer comme sur terre, cette fiction réjouira les amateurs d'aventures. Gildas Girodeau sait écrire comme personne une palpitante fiction instructive, porteuse de valeurs qui au lieu d'alourdir le propos le dynamise avec bonheur. La suite des aventures de Feder viendra bientôt réjouir les lecteurs.
Noir Côte Vermeille rassemble les deux premières aventures de Paul Feder : Rouge Tragique à Collioure et Malaguanyat. La Suite catalane comprend également Nuclear parano et La Dans des Cafards parus chez Horsain. -
Ce qui n'est pas encore « réel » est néanmoins planifié, voire plausible à brève échéance... Une enquête criminelle sidérante...
Dans un futur très proche, notre vieille planète usée par des décennies d'exploitation sans vergogne, de pollutions gigantesques, d'épidémies hors de contrôle, de famines aux millions de victimes, de terrorismes aveugles et une guerre économique sans merci est devenue invivable. Certains cherchent comment fuir vers un astre plus accueillant, d'autres croient encore possible d'y faire cohabiter huit milliards d'individus. Ultime tentative de réconcilier l'Homme avec l'Humain, la mission Rencontre est envoyée dans la Nouvelle Station Spatiale. Or, deux morts suspectes à bord de ce fleuron de la technologie internationale vont envenimer la situation.
Ancien de Scotland Yard, reconverti en auteur à succès, Eliott Purcell va mener l'enquête, quatre cent quinze kilomètres plus bas. Une investigation sous tension internationale, où la rapacité du capitalisme mondialisé et les expérimentations transhumanistes seront de rudes adversaires. S'il faut un jour quitter la planète, qui en aura la possibilité ? Si les cerveaux sont numérisés pour voyager dans l'espace sur de longues durées, qui sera légitime pour les reconnecter ? Si une exoplanète est à portée d'imagination, sera-t-elle gérée selon les principes libertariens, discrètement à la manoeuvre dans le projet Rencontre ?
Antoine Blocier signe ici un roman inclassable. À la fois polar, anticipation, réflexion philosophique, plaidoyer pour un autre monde, cette histoire très documentée s'appuie sur des faits de société, des travaux scientifiques en cours, dont certains semi-clandestins. Sauvons la planète ou quittons-la ? -
Les troubles d'un ex prof plongé dans une paranoïa éblouie sous le soleil d'Italie. Une villégiature riche et débilitante à la fois, un roman original arrosé au limoncello et baigné du bruit des cigales...
[...] Pensez, se souriait-il en haussant involontairement les épaules, il fallait, entre autre, qu'il la rencontre, elle, et dans la plus grande discrétion, cette magnifique pute de luxe, si redevable en haut lieu de tant d'intelligentes compassions.
Il ne put pas s'empêcher de produire un petit rire sarcastique à peine étouffé.
Eh oui cette bombe humaine était paradoxalement le catalyseur indispensable de l'histoire, une effigie vivante du raffinement libidinal.
En définitive, se marmonnait-il de plus en plus grassement, elle n'a pratiquement rien su cette diablesse. Elle avait le feu vert sommital c'est tout. Et comme lui, le compagnero, elle avait circonstanciellement carte blanche.
Elle serait la « chèvre-émissaire », ça l'avait fait sourire l'expression, le temps d'une séduction éclair.
Il fallait vite charmer, dévoiler...
Elle, elle avait dit avec un petit accent de l'Est qu'elle allait : « Dessiner avec son corps des courbes asymptotiques », c'était exactement ses termes. Asymptotiques, putain !
Maintenant qu'il y pensait, il lui apparut qu'elle était sans aucun doute possible du type péripatéticienne, mais très cultivée, en tout cas beaucoup plus que ce qu'il en avait pu imaginer au premier contact...
Elle avait même rajouté avec une moue enfantine : « Autour d'une érection concupiscente de macho gras »...
Dingue !
Un beau jour sur une petite île, un type est débarqué d'un hélico avec une oreille en moins, et un petit trou en plus dans la tempe. Sur le point de trépasser, on le ranime avec toutes sortes de petits cailloux blancs aiguisés comme les dents des requins du même métal. Doucement, avec plus ou moins de tact, on ressuscite sa surprenante réalité. Entre flashback émoussés et thérapies de pointe, notre homme, ex professeur de lettres, va revivre, dans tous les sens du terme, le parcours de son existence rocambolesque. Aussi le voyage autour du monde de ce drôle de zigoto est-il à cataloguer dans le registre : pertes et fracas...
Après Villa confusione, José Noce nous entraîne à nouveau dans son imaginaire frappadingue. Il a emprunté son titre à Nietzsche. À lire, à l'ombre des pins, un limoncello à portée de gosier... Que du bonheur ! -
Le destin tragique d'Amin qui aurait tant voulu tuer son idole du blues pour conjurer son sort.
D'ordinaire, le vieux Lodge ne tenait pas trois rounds d'affilée depuis cinq ans, au moins ; normalement, c'était du tout cuit, presque du un contre un, virgule quelque chose, un rapport de misère, quelques cents à gagner qui donneraient à tous ces gagne-petit le sentiment qu'ils n'avaient pas gâché leur soirée. Mais perdre leur misérable mise, à cause de ce sale fils de pute de négro...
- Tu les entends, dis ? Tu les entends, ces bâtards ! T'es mort, t'es déjà mort !
Chow avait les foies. L'atmosphère devenait émeutière, les canettes volaient et ricochaient sur la toile du chapiteau.
Voici le premier roman « américain » de Max Obione. Le fatum tragique est à l'oeuvre comme dans tout bon roman noir. Ça sent la sueur, la pourriture des marais, on entend le lourd blues du Delta. Un roman qui cogne, plus que noir, « blark » : black and dark.
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Paul Féder, sa goélette, son équipage et ses amours : aventures au rendez-vous quand les nuisibles se pointent...
Le thonier fonçait à pleine vitesse dans la nuit noire, au moins dix-sept noeuds, la mer semblait calme. Pourtant, une imperceptible houle commençait à l'agiter, menaçante respiration de la tempête approchant par le nord. En cette fin mai la lune n'était qu'un mince croissant que l'on apercevait encore vers l'ouest, entre les nuages. Le jour ne tarderait plus maintenant. Dans la timonerie éclairée par la lueur orange des instruments de bord, José sentait une boule d'angoisse durcir peu à peu dans son ventre. Décidemment ce commandement ne lui plaisait pas. Il ne l'avait accepté que contraint par la misère où il se trouvait, la crise de la surpêche du thon l'ayant privé d'embarquement. Cette année-là, tous les navires sous pavillon français étaient restés à quai, ayant largement dépassé les quotas fixés par l'Europe. Enfin, c'est ce qu'ils avaient dit, car José n'y comprenait plus rien à ces histoires de quotas. Les espagnols, eux, pouvaient encore pêcher un peu et certains bateaux passés sous pavillon Libyen continuaient tranquillement à travailler sans limite. Ils faisaient fortune avec les navires usines japonais, pendant qu'eux cherchaient désespérément à s'embarquer, même sur une « estrasse » !
Réédité aux Editions du Horsain sous le titre La danse des Cafards ce roman appartient à la Suite Catalane. Un polar mais pas que. Une réflexion sur la fameuse Françafrique qu'à tort l'on croit morte. Ce roman a reçu le Prix Delta Noir 2015.
(Edition papier chez Horsain, distribution Pollen) -
Qui n'a jamais rêvé d'une nouvelle virginité intellectuelle dans la fleur de l'âge ? Mais attention, recouvrer son identité n'est pas forcément un cadeau...
De minuscules vagues berçaient mon corps sur le rivage. Echoué dans la douceur de l'aube, je revenais à moi peu à peu. Les rayons obliques du soleil levant irradiaient tendrement à travers mes paupières closes. Cette sensation de voile laiteux, la tiédeur de l'eau, une brise caressante, la finesse du sable quartzique au creux duquel ma tête s'était moulée, le susurrement de la mer, tout concordait à mon maintien dans cet état second. J'aurais pu rester là des heures, semi conscient, dans l'ignorance totale de l'heure, du jour, du lieu, croyant ouvrir les yeux dans l'obscurité de ma chambre ou la promiscuité encensée d'un cours de yoga. Soudain une infime vibration vint troubler la quiétude de l'air. Insidieuse comme les prémices d'une rage de dents. Cette sensation désagréable se reproduisit à plusieurs reprises. Elle perdura. D'intermittente et lointaine, elle devint entêtante. Un bourdonnement saccadé, agressif, croissant. Le fracas d'un rotor, enfin identifié, vint définitivement briser cette fragile harmonie. J'ouvris les yeux sur un hélicoptère en stationnement à la verticale. Ses pales brassaient mon espace vital avec une énergie furieuse soulevant des paquets de sable. Mon rythme cardiaque s'emballa. À ce moment seulement je me rendis compte que j'étais nu. Nu comme un ver ! Quelle était donc cette mauvaise blague ?
Survivre au passage d'un tsunami et se réveiller totalement amnésique. C'est le point de départ d'une aventure aux multiples rebondissements. Car le retour de la mémoire peut rimer avec dangers. Un suspense millimétré de Franck Membribe en grande forme romanesque.
(Edition papier chez Horsain, distribution Pollen) -
Sauver la planète en dézinguant les affreux...
[...] La lettre I peinte en rouge sang sur le capot d'une Tesla Roadster blanche fait le tour du monde. Le groupuscule a encore frappé. Dans le comté de Tarant, état du Texas cette fois-ci. Sa nouvelle victime : Richard Wyatt JR, magnat du gaz de schiste sans scrupule. Une photo volée de la scène de crime circule sur les réseaux sociaux : l'homme ligoté et bâillonné sur son siège en cuir, les yeux révulsés par l'imminence de la mort. L'autopsie en révélera sans difficulté la cause insolite : une injection de Pentobarbital, solution à usage vétérinaire. De quoi abattre un boeuf musqué. [...]
De Marseille à la Russie, de la Palestine à l'Irlande, un roman picaresque où « l'écologie punitive » à la papa est déclassée au profit de l'éradication active des pollueurs. -
Le meurtre d'un ami lors des fêtes à la Havane va entrainer le héros dans une enquête pleine de risques... mais l'amour est en embuscade sous les Tropiques...
DANS LE GRAND HALL de l'aéroport José Marti, les verrières centrales du plafond tubulaire diffusent une lumière blafarde. Vincent, trentenaire débraillé tire nonchalamment sa valise à roulettes jusqu'à une baie vitrée. La pluie diluvienne d'un orage tropical se déverse à jets continus comme d'épaisses cordes translucides. Un fracas métallique en provenance du toit, provoqué par l'averse, accompagne ce spectacle. Le jeune Français, mal réveillé après un vol transatlantique, semble fasciné. Les brochures touristiques lui avaient vendu un ciel bleu azur et la douceur hivernale des Caraïbes. La touffeur ambiante le pousse à retirer son blouson. La veille à Paris un épais brouillard maintenait la température proche de zéro. Un éclair aux ramifications multiples déchire l'horizon. Il est suivi de peu par un coup de tonnerre d'une rare violence qui fait trembler la structure entière de l'aérogare. Vincent se tourne vers Hervé son compagnon de voyage qui déjà se dirige vers les guichets des compagnies de loueurs de voitures. L'homme d'âge mûr ne se laisse pas distraire par la première anomalie météorologique venue. Cuba et ses caprices il a déjà connu en d'autres temps. Vincent le rejoint sans conviction. Le décalage horaire le rend d'humeur maussade. Les formalités pour prendre possession de la berline coréenne s'éternisent à cause des coupures de courant qui obligent à relancer le système informatique. L'employé au sourire imperturbable parait doté d'une patience à toute épreuve. La troisième tentative sera la bonne. Il leur tend enfin les clés et le carnet de bord tout en faisant une moue dubitative en direction du tarmac inondé. Il faudra attendre une accalmie avant de partir à l'assaut du long lézard vert...
La Cuba d'aujourd'hui, entre pénuries de tous ordres et dictature persistante, sur fond de musique et d'orages tropicaux est restituée avec justesse et saveur par Franck Membribe, observateur avisé. Quand se déchaînent les passions, mort, amour et violence se conjuguent au son du reggae.
Havanaise, Franck Membribe, roman, collection Noire Soeur, prix 5,99 EUR
La version papier est parue aux éditions du Horsain
EAN 9791023409031
Fiction, tropiques, Cuba, La Havane, meurtres, enquête, police politique, manipulation, violence, enquête, trafics, amour, tourisme -
Il y a des professions qui n'offrent pas de garantie en matière de retraite : tueur professionnel par exemple...
[...] - Tu peux tomber la veste, tu sais.
Marvin tombe la veste. Ici, il peut. Ce n'est pas Albert qui se formalisera de voir le Colt à canon long dans le holster qu'il porte sous l'aisselle droite, crosse en bas, revolver maintenu en place par une languette de cuir à velcro épousant le percuteur. Marvin est gaucher, déteste les automatiques et ne cherche plus à défourailler express depuis belle lurette - depuis qu'un plus rapide que lui a démoli sa rotule.
- Je me doutais que ce serait toi qui viendrais, Marv'.
- Mieux valait pour toi, non ? Un autre serait venu en bagnole, discrètement...
- J'aurais été averti quand même ! Depuis le temps, je me suis fait des amis dans la région. Les têtes inconnues sont vite repérées. Les gens d'ici ne sont pas méchants, seulement curieux... Tu as fait bon voyage ? [...]
Jean-Hugues Oppel continue à jouer avec les situations archétypales du polar : le tueur fatigué, le contrat de trop, et en quelques pages vous offrent un condensé d'humanité très noire... Pourquoi se pastiller 300 pages alors qu'un shoot de 20 pages d'Oppel vous offre un pied identique ?... -
Une fille ravissante, un jeu de séduction et un mystérieux secret à la révélation fatale qui tranche dans le vif du sujet...
Je suis mort ce matin. Tout doucement la vie m'a quitté, le sang s'est écoulé, mon coeur de battre s'est arrêté.
Je l'ai mérité.
Un an plus tôt.
Comme chaque matin, je descendais les deux étages de mon immeuble. Je partais pour une longue journée de labeur un sac poubelle à la main que j'abandonnais lâchement dans un container sur le trottoir. Des effluves nauséabonds me montèrent au nez, déchets des habitants de tout un bâtiment. Des jeunes, des vieux, des grands, des petits, des gros, des minces, des soignés et des crados. On se connaît un peu, on se fait signe parfois, un hochement de tête, un petit sourire à peine ébauché, rien de plus. Pas d'apéros entre voisins, rien. Triste constat. Je tournai au coin de la rue, le temps était plutôt agréable et la température clémente. Nous étions en avril, les arbres commençaient à fleurir. Cette perspective me mit en joie et c'est avec bonne humeur que je pénétrai dans l'estaminet où chaque matin Francis me servait un café. [...]
Quand des faits très anciens brûlent toujours la mémoire de celle qui les a subis alors que leur auteur a tout oublié, presque tout, la pulsion vengeresse vous étouffe, à moins qu'un simple ustensile vienne vous libérer... Odile Marteau-Guernion emprunte la voie noire avec conviction et talent... -
Big Data, réseaux sociaux, des dangers réglés à la manière N... N comme Nettoyage à sec... d'une impitoyable efficacité...
[...] Il s'assied, désactive le mode avion de son portable. Rapide check des nouvelles sur le fil d'actualité de Libé.fr. L'appli s'ouvre sur la photo d'un homme d'une cinquantaine d'années, type caucasien marqué, yeux en amande, teint blafard, barbe naissante poivre et sel. « Yaroslav G., directeur général de FaceApp, sauvagement assassiné devant son domicile parisien. »
Il clique, parcourt l'article en diagonale. 3h du matin. Seizième arrondissement. Pied à terre parisien. Le russe brûlé vif. Garde du corps abattu (sniper ?). Acte signé d'un grand N tagué à la peinture jaune sur le trottoir. Vidéo agression postée sur Snapchat. Virale...
Dans la collection «Il est N », Nils Barrellon signe le #4. Où N affronte les voyous du net. À sa manière décapante. S'il est possible de l'approcher, le pister n'est pas sans danger. -
Entre assassinat de gilets jaunes, go fast et « barbecue », de Villemur a du grain à moudre.
OCTAVE SE démêla les cheveux bouclés alors que René-Charles de Villemur, ayant suspendu son pardessus au portemanteau, déposait son feutre mitterrandien sur son bureau, puis il lui tendit une feuille.
- De quoi s'agit-il ? questionna René-Charles tout en s'installant dans son fauteuil et en rectifiant la tenue de son noeud papillon.
- Une circulaire de monsieur Régénay.
- Que nous chante le navarque suprême ?
Octave se décolla du dossier de son fauteuil, se pencha en avant, posa ses coudes sur son bureau et, une lueur malicieuse scintillant au fond des yeux, se contenta de dire
- Je vous laisse la joie de le découvrir !
Une moue lasse retroussa légèrement les lèvres du commandant.
- Plus que tout au monde, je redoute les joies matutinales. Faites-moi un compendium.
- Un compendium ? ricana Octave.
- Un résumé...
- OK ! À compter d'aujourd'hui, l'ensemble du personnel est réquisitionné les samedis afin d'assurer le maintien de l'ordre.
- Plait-il ? s'écria René-Charles qui s'était redressé brusquement.
Où de Villemur, fidèle à son noeud-pap' et son langage d'un autre temps démontre qu'il sait se servir d'un gun. L'inséparable Octave, son adjoint, l'accompagne dans une enquête à multiples rebondissements toulousains, forcément. -
Le port de l'Arsenal, ses péniches, ses cadavres... L'Empathe va devoir se mouiller.
[...] - LE DEBUT COMMENCE juste. J'ai préféré faire appel à tes services avant que l'enquête ne s'enterre. Car j'ai l'intuition que ça va être le cas. Tout démarre mal et à commencer par le manque de bol.
- Que veux-tu dire par là ?
- Tu vois le bassin ?
- Je viens de le traverser.
- De ce côté, c'est chez moi et de l'autre, c'est chez les collègues du 12ème.
Je sais bien ça puisque je vous en parlais en venant. Elle hésite et poursuit :
Eh ben le corps a trouvé le moyen de surnager de mon côté. Un SDF qui l'a aperçu en essayant de choper un pigeon sur le parapet pour le bouffer.
- Identifié, ton macchabée ?
- Comme on dit, bien connu de nos services. J'aurais préféré que le courant le pose sur l'autre quai. Ça ne changeait rien pour lui, mais tout pour moi. Ça aurait été à l'autre con du 12ème de prendre le bébé avec l'eau du bain. Parce que je pressens des emmerdes.
L'Empathe n'est pas de bois et les fliquettes peuvent l'émouvoir, même à la recherche des émotions d'une bande meurtrière ou d'un noyé.
L'Empathe fait patte de velours saison 2#3, Claude Picq, feuilleton policier, collection Noire Soeur, 2.99 EUR -
Pour cette irascible, « l'enfer c'est les autres », alors elle procède au « nettoyage » des voisins...
Mes voisins sont odieux.
Par exemple, je déteste la greluche anorexique du rez-de-jardin avec son air suffisant et ses mines de petite fille à maman. Elle ne sourit jamais, à croire que la sympathie est en option sur les spécimens de pimbêches. Idem pour la modestie. Elle adore faire du bruit avec ses chaussures parce que ça fait dame. Ses talons martèlent sèchement la cour, les couloirs, les escaliers, chaque soir, chaque matin, chaque jour... Sauf le dimanche. Les fins de semaine, Mademoiselle retourne se réfugier dans les jupes maternelles en emportant linge sale et tupperwares. Et comme la vie est dure avec les jeunes femmes actives, citadines et célibataires, elle en profite pour renflouer son porte-monnaie.
Dans un style alerte où l'humour noir affleure, Frédérique Trigodet nous conte les déboires de nos contemporains empêtrés dans leur vie ordinaire. Une auteure de talent à suivre... -
Itinéraire violent d'un enfant soldat du Congo perdu dans l'une de nos cités...
Elle me déteste. Je le vois. Elle me mettrait bien deux claques mais elle a peur. Elle a raison. Je viens d'un pays où je jouais au foot avec des cadavres comme poteaux de but. Ici je passe pour avoir quinze ans. En réalité j'en ai dix-sept. Des femmes comme elle j'en ai violé, tué.
Pour l'instant je me contente de pourrir sa classe dans laquelle on m'a jeté depuis trois semaines. Je terrorise les filles. Les garçons ne supportent pas de perdre la face.
PHD nous donne deux nouvelles dans lesquelles on retrouve son style percutant, elliptique, allusif, d'une grande efficacité romanesque. Ses histoires, comme l'alcool fort, brûlent votre intérieur.
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Une petite lame mince et brillante, aux deux sens du terme...
Les témoins les plus fidèles, les plus dérangeants et les plus précis ne sont pas toujours ceux qu'on croit, soyez-en sûrs, mes anges !
Le narrateur de cette histoire est en effet des plus inattendus. Et pourtant, qui mieux que lui peut tout voir, tout ressentir de l'intérieur et vous rapporter fidèlement, méticuleusement, affreusement, le moindre bruit glaçant, le moindre halètement, le moindre giclement !
Tremblez jusqu'au bout à son récit, et, lorsque vous aurez découvert son identité, tremblez plus encore !
Alain Seyfried poursuit la saga des Pinon-Valières dans ce troisième opus de Noir de suiTe. Cette fois-ci, il actionne un narrateur au plus près de l'action. Un petit bijou d'humour saignant. -
Un tueur sadique sème autant la panique que des indices perturbant le cerveau d'un flic brumeux...
MALGRE DES COSTUMES FLOTTANTS et une paire de groles improbables, il n'avait rien d'un mafieux, Dutch Schultz (gargouillis de bootleggers qu'on égorge) ne l'aurait pas appointé pour cirer ses pompes à boutons. Conrad Rosinski était le privé sans nuage, un enquêteur plan-plan. Il avait adopté un cabot, le fox-terrier espiègle, preuve qu'il y a des limites à l'idée de couple : célibataire endurci, Conrad traînait une réputation de queutard et les voisins tergiversaient. « Vengeance de femme ? » Assurément, le « Si tu me trompes, je t'arrache les yeux ! » constitue la phrase bateau des jalouses, mais c'est une phrase...
Conrad, lui, on l'avait proprement énucléé. Chaque globe oculaire était impeccablement fiché dans un téton ; des épingles à tête ronde nacrée, mesurant 7 cm, de celles qu'on vend par boîte de 15.
Ska numérique publie « L'Équarrisseur » signé Bernard Vitiello. Cette novella noire inaugure la nouvelle collection Noir de suiTe dont il assure la direction. Noir de suiTe, c'est du noir noir avec de petites lumières - humour, amour, amitié. Une collection originale à la fois esprit feuilleton et cadavre exquis ; chaque opus ayant un auteur différent s'inspire de l'intrigue précédente et des mêmes personnages.
« L'Équarrisseur » existe en version papier aux Éditions du Horsain. En savoir plus -
Une descente vers le Midi, une mauvaise rencontre, et le destin bascule froidement...
LES JEUNES QUITTENT L'AUTOROUTE à la première occase. Ils progressent sur les départementales en échangeant pétards sur pétards et en sifflant bière sur bière durant les deux cents kilomètres qui les séparent d'Avignon. Seul Yacine ne picole pas. Le prophète s'y oppose. Le père de Yacine et l'imam aussi. Le pétard par contre, on ne sait pas trop. Alors Yacine s'est fabriqué sa ligne de conduite. Un joint de temps en temps, ça lui suffit. Il n'exagère pas, à l'inverse de certains de ces potes à peine plus vieux qui jeûnent durant le mois de ramadan et se torchent tous les samedis soir.
Révélé par Croisière jaune et Mistral cinglant, publiés chez Krakoen et réédités chez Jigal, Jérôme Zolma a le regard affûté pour décrire les travers du temps, avec humour parfois.
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Au temps des équipes régionales, l'équipe nord africaine de cyclisme a fait la légende du Tour de France dans les années 40 et 50. Voici l'histoire d'une évasion, la tête dans le guidon...
LA PREMIERE CHOSE QUE J'AI FAITE quand on m'a désigné le coin de dortoir qui m'était assigné, sous les toits de la villa Bersigni, c'est de coller une photo sépia d'Abdelkader Zaaf au verso de la porte du vestiaire métallique qui allait me servir d'armoire. Une double page détachée de ses agrafes, au centre d'un ancien Miroir Sprint, où on le voyait, deux boyaux de rechange croisés sur le torse, escalader le col des Usclats, sur les contreforts des Cévennes. Les gars des lits les plus proches avaient échangé un regard ironique avant de décorer leur univers avec le buste généreux de Gina Lollobrigida pioché dans Sensations ou celui plus sage de Grâce Kelly offert par Cinémonde.
On ne présente plus Didier Daeninckx, auteur de romans noirs à succès et de nombreuses nouvelles. Son dernier recueil a reçu le prix Goncourt de la nouvelle. Cette nouvelle « cycliste » est révélatrice de son talent. Sur fond historique véridique, il bâtit une fiction plus vraie que la réalité. A moins que ce soit l'inverse...
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La vengeance est un plat qui se mange froid, assaisonné au Glock 17 par l'héroïne décidée à faire payer l'addition de sa vie ratée.
ELLE ENVELOPPE ALORS LA CROSSE d'une main, de l'autre fait coulisser le canon, redresse le torse et, bras tendus, brandit droit devant elle le Glock 17.
Elle fixe un point invisible sur le mur nu pendant quelques secondes, mâchoires serrées, et appuie sur la détente. Un claquement sec résonne lugubrement dans l'appartement tandis que la bouche de la jeune femme s'étire, ébauchant un sourire : quelque chose se réveille, venu du plus profond d'elle-même.
Isabelle Letelié conduit son récit fluide avec une grande maîtrise narrative. Elle possède toutes les qualités « pour monter au long », comme l'on dirait pour un casse, c'est-à-dire passer de la nouvelle au roman. Vraiment, une belle découverte d'une jeune auteure à suivre.